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 Maroc, Algérie, Tunisie : surendettement garanti... Voir le sujet suivant
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krampouz
Starcadiette


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MessagePosté le: Ven Mai 05, 2006 9:26 am Répondre en citant Revenir en haut de page

Maroc, Algérie, Tunisie : Les transferts de richesses se poursuivent discrètement

juin 2005

par Eric Toussaint, Olivier Bonfond

Crise de la dette et ajustement structurel

Quand la crise de la dette a éclaté début des années 80, les économies maghrébines se sont retrouvées sous la coupe du FMI et, à l’instar de la majorité des pays du Tiers Monde, ont dû appliquer les politiques néolibérales prônées par le consensus de Washington. Austérité budgétaire (réduction des dépenses d’éducation), privatisations massives et ouverture de l’économie aux « investisseurs étrangers » seront au cœur de ces programmes d’ajustement structurel.

Toutes ces mesures, censées résoudre la crise, ont été appliquées avec une violence extrême et ont entraîné la destruction progressive du tissu économique et social. Les soulèvements populaires et la répression qui s’en est suivie se sont multipliés dans la région : en 1984 en Tunisie, suite au doublement du prix du pain et de la semoule, de graves émeutes dans le sud du pays ont été réprimées au prix de plusieurs dizaines de morts. A Fès en 1990, la répression de violentes manifestations de protestation contre l’application du plan d’ajustement structurel a provoqué la mort d’une centaine d’étudiants.

La dette, un mécanisme de transfert de richesse du Sud vers le Nord

Plutôt que de diminuer comme le FMI l’avait promis, la dette extérieure publique totale de l’Algérie, du Maroc et de la Tunisie va quasiment doubler entre 1980 et 2002, passant de 32,5 à 53,4 milliards de dollars. Durant cette période, ces pays ont pourtant remboursé 213 milliards de dollars, soit 7 fois la dette qu’ils devaient en 1980 !

Depuis 1998, le Maghreb connaît un transfert net négatif sur la dette, c’est-à-dire qu’il rembourse plus que ce qu’il ne reçoit en nouveaux prêts. Entre 1998 et 2002, ce transfert net équivaut à 32 milliards de dollars.

Par ailleurs, le Maghreb est un exportateur net de capitaux. En 2002, l’Aide Publique au Développement (APD) en faveur du Maghreb s’élevait à 367 millions de dollars alors que le paiement du service de la dette (intérêts plus capital) s’élevait à 9,3 milliards de dollars et les rapatriement des profits des multinationales à 1,1 milliard de dollars.

Tous ces chiffres montrent de manière évidente que, contrairement à ce que l’on tend à croire, ce n’est pas le Nord qui aide le Sud, mais bien l’inverse. Chaque année, le Maghreb transfère des sommes considérables aux pays riches et aux institutions multilatérales.

Face à cette hémorragie silencieuse de ressources, le système de l’endettement maintient les économies de la région sous perfusion et donc, sous contrôle.

L’annulation de la dette au cœur des revendications sociales

A l’heure actuelle, les gouvernements de la région, en particulier ceux du Maroc et de l’Algérie, se vantent de l’amélioration de leurs indicateurs économiques externes (solvabilité, réserves de change...). Mais les conditions de vie des populations se détériorent (en Algérie, 40 % de la population vit en dessous du seuil de pauvreté, la moitié de la population n’a pas accès aux soins de santé de base et le chômage atteint 29 % [1]), les privatisations se poursuivent, les ressources naturelles s’épuisent et une part importante des revenus de la vente de ces ressources repart directement vers le Nord au titre du remboursement d’une dette économiquement injuste, socialement et écologiquement insoutenable.

Les politiques néolibérales appliquées de manière fidèle depuis maintenant plus de 20 ans par les gouvernements du Maghreb, ont été destructrices d’un point de vue social et humain et ont participé activement à l’exacerbation des violences et conflits sociaux de l’ensemble de la région. Les gouvernements du Nord, le FMI, mais aussi les classes dominantes du Sud ont une grande responsabilité dans l’aggravation de cette crise. Alors que les violations des droits humains se poursuivent, l’Algérie, le Maroc et la Tunisie se voient régulièrement félicités par le FMI pour leur bonne gestion et leur bonne pratique !

Il est essentiel de mettre à l’ordre du jour la question de l’annulation de la dette et de l’arrêt des politiques d’ajustement structurel.

Par Olivier Bonfond , économiste et chercheur au CADTM Belgique et Eric Toussaint , politologue, président du CADTM Belgique.

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